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Biographie de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Biographie de Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV Tant que dure l'espace, Tant que les vivants vivront, Puissé-je rester dans le monde, Dissiper les ténèbres de la souffrance

Le moine bouddhiste Tenzin Gyatso Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV est né le 6 juillet 1935 dans une famille paysanne du nord-est du Tibet, dans la province d'Amdo, dans le petit village de Taktser, situé près du lac Kukunoor. L'enfant reçut le nom de Lhamo Dhondrub.

Dalaï Lama XIII.

En 1909, E.S. Le 13ème Dalaï Lama, en pèlerinage vers les lieux saints, a visité le village de Taktser. Il a souligné la beauté de cet endroit et a déclaré qu'il aimerait y revenir.
À la mort d'E.S. en 1933. Dalaï Lama XIII, son corps, selon la tradition, fut embaumé et placé sur le trône. Après un certain temps, la tête du défunt s'est tournée vers le nord-est - là où les moines étaient censés chercher sa réincarnation. Bientôt, le régent-souverain, regardant le lac sacré Lhamoi, aperçut un reflet : un monastère à trois étages avec un toit turquoise et à côté une maison paysanne sous un toit de genévrier. "C'était la maison de mes parents", explique S.S. le Dalaï Lama XIV. "Il a fallu beaucoup de temps pour trouver notre maison." Ce n'est qu'en 1937 qu'un groupe spécial de lamas arriva dans le village de Taktser, à la recherche d'une nouvelle incarnation du Dalaï Lama. L'incarnation du Dalaï Lama a été reconnue dans Lhamo Dhondrup, deux ans, « les lamas du groupe de recherche sont venus vers nous et ont disposé des objets devant moi, âgé de deux ans, parmi lesquels plusieurs appartenaient au défunt Dalaï Lama. Lama. Je les ai immédiatement choisis dans la pile et j'ai dit : " Ceci est à moi. " " Il a donc été déterminé que c'était moi qui étais habité par l'âme du défunt, et j'ai été reconnu comme la prochaine incarnation du Bouddha. " Après des tests appropriés, Lhamo Dhondrup a été reconnu comme la réincarnation de Sa Sainteté le 11e Dalaï Lama. L'intronisation du XIVe Dalaï Lama a eu lieu le 22 février 1940 dans la capitale du Tibet, Lhassa.

Intronisation du 14e Dalaï Lama. 1940

Reconnu par le Dalaï Lama, Lhamo Dhondrub a reçu un nouveau nom : Jetsun Jampel Ngawang Yeshe Tenzin Gyatso. Les traductions possibles de ces nombreuses épithètes incluent : « Saint », « Tendre gloire », « Grandement miséricordieux », « Défenseur de la foi », « Océan de sagesse ». Les Tibétains l'appellent généralement Yeshe Norbu – « Joyau qui accomplit tout », ou simplement Kundun – « Présence ».

Jeune Dalaï Lama.

Jeune Dalaï Lama avec une équipe de recherche.

La formation du Dalaï Lama s'est déroulée selon le système traditionnel tibétain avec deux mentors officiels - Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché.

Jeune Dalaï Lama.
Photo tirée du livre de Spencer Chapman "Le monde du Dalaï Lama".

Le programme comprenait les « cinq sciences majeures » (logique, art et culture tibétains, sanskrit, médecine, philosophie bouddhiste) et les « cinq sciences mineures » (poésie, musique et arts dramatiques, astrologie et littérature). Ayant commencé ses études à l'âge de six ans, à vingt-quatre ans, le Dalaï Lama réussit les examens préliminaires dans les trois principales universités monastiques du Tibet : Drepung, Sera et Ganden, et termina ses études à l'âge de vingt- cinq, recevant le plus haut degré de docteur en philosophie bouddhiste - Guéshé Lharamba. Les examens finaux ont eu lieu en présence de 20 000 moines érudits au temple principal de Lhassa lors du festival de prière annuel Monlam à l'hiver 1959.

Le Dalaï Lama avec ses mentors, Ling Rimpoche et Trijang Rimpoche.

17 novembre 1950, après l'entrée des troupes au Tibet Armée populaire de libération de Chine, Sa Sainteté le Dalaï Lama, qui n'avait alors que 16 ans, a assumé les pouvoirs politiques, devenant chef de l'État et du gouvernement. Pendant neuf ans, le Dalaï Lama n'a cessé de tenter de résoudre pacifiquement le conflit sino-tibétain avec les autorités de la RPC. En 1954, il se rend à Pékin pour mener des pourparlers de paix avec Mao Tsé-toung et d'autres dirigeants chinois, dont Zhou En-lai et Deng Xiao-ping. En 1956, alors qu'il visitait l'Inde dans le cadre des célébrations du 2500e anniversaire de la naissance de Bouddha, il tint une série de réunions avec le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru et le Premier ministre chinois Zhou En-lai pour discuter de l'aggravation de la situation au Tibet. Cependant, les efforts de Sa Sainteté pour résoudre pacifiquement le conflit sino-tibétain ont été annulés par la politique dure de Pékin dans l’est du Tibet, qui a conduit à à la destruction du mode de vie traditionnel Tibétains. C'était largement création de fermes collectives, le nomadisme a été éliminé, les monastères ont été détruits (donc au total il y a 6000 monastères bouddhistes ont été détruits).

Jours sombres du Tibet. Tsaparong. Tibet occidental.

La politique dure des autorités chinoises au Tibet a provoqué des troubles populaires. Le mouvement de résistance s'étendit rapidement à tout le Tibet et le 10 mars 1959, un soulèvement populaire sans précédent par son ampleur éclata dans la capitale du Tibet, Lhassa. Ses participants ont exigé que les autorités chinoises quittent le Tibet et affirment l'indépendance de leur pays. Le soulèvement populaire tibétain a été brutalement réprimé par l’armée chinoise. Ces événements ont conduit au fait que dans la nuit du 17 mars 1959, Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV fut contraint de quitter Lhassa et d'émigrer vers l'asile politique et l'Inde amie, qui lui accorda l'asile politique.

Le Dalaï Lama et son jeune frère sont en route pour l'exil. Mars 1959.

Environ 80 000 Tibétains le suivirent en exil avec Sa Sainteté. Depuis 1960, le Dalaï Lama s'est installé dans la ville indienne de Dharamsala, surnommée la « petite Lhassa ». Le siège du gouvernement tibétain en exil se trouve également à Dharamsala.

Vue sur le Potala, le palais d'hiver du Dalaï Lama depuis le mont Chakpori.

Discours devant les premiers réfugiés tibétains des colonies du sud. Début des années soixante.

Sa Sainteté rencontre les premiers enfants réfugiés tibétains à Dharamsala. Début des années soixante.

Après avoir formé le nouveau gouvernement tibétain en exil, Sa Sainteté s'est donné comme priorité d'assurer la survie des Tibétains en exil et de sauver leur tradition et leur culture. À cette fin, des colonies de réfugiés tibétains ont été fondées, dont la principale activité était l'agriculture. Le développement économique et la création d'un système éducatif ont contribué à l'éducation d'une nouvelle génération d'enfants tibétains possédant une excellente connaissance de leur langue, de leur histoire, de leur religion et de leur culture. En 1959, l'Institut tibétain des arts dramatiques (TIPA) a été créé, ainsi que l'Institut central des études tibétaines supérieures, un établissement d'enseignement supérieur pour les Tibétains vivant en Inde. Afin de préserver la vaste collection d'enseignements du bouddhisme tibétain, fondement du mode de vie tibétain, plus de 200 monastères ont été rétablis en exil. Au fil des années d'exil, grâce à ses activités, le Dalaï Lama a pu réaliser non seulement la restauration des principaux centres monastiques tibétains en Inde, mais également des progrès dans le système éducatif traditionnel et la structure de l'autonomie publique de la diaspora tibétaine. .
Afin de protéger les droits de son peuple, Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama, en tant que dirigeant laïc du Tibet, s'est impliqué dans la vie publique internationale. Pendant des décennies, visitant les pays d’Occident et d’Orient, il n’a cessé de prêcher et de développer l’idée de la non-violence comme base de la vie de la communauté humaine ; la compassion et l'amour - en tant que religion mondiale et aussi l'idée deresponsabilité universelle. Il est remarquable qu'il ait non seulement prêché ces idées, mais qu'il les ait également mises en pratique dans le domaine des relations interreligieuses et de la politique, continuant à chercher une solution au problème tibétain uniquement du point de vue du principe de non-violence.
Depuis les premières années d'exil, Sa Sainteté a fait appel à plusieurs reprises aux Nations Unies pour qu'elles l'aident à résoudre la question tibétaine. En conséquence, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté trois résolutions (en 1959, 1961 et 1965) appelant la Chine à respecter les droits de l’homme au Tibet et le désir d’autodétermination du peuple tibétain.
En 1963, Sa Sainteté a proclamé une constitution démocratique basée sur les principes bouddhistes et la Déclaration universelle des droits de l'homme comme modèle pour un futur Tibet libre. Aujourd'hui, le parlement tibétain est formé par le biais d'élections. Sa Sainteté a constamment souligné la nécessité d'une démocratisation de l'administration tibétaine et a déclaré à plusieurs reprises qu'une fois la question du Tibet résolue, il n'exercerait aucune fonction politique.
Le Dalaï Lama considère qu'une approche écologique de la position de l'homme dans le monde fait partie intégrante de la vision bouddhiste du monde. Beaucoup de ses discours sont consacrés au thème de l'écologie, notamment le fameux « Plan de paix en cinq points », présenté en 1987 au Congrès américain des droits de l'homme. Le plan appelait à la fin de la migration massive des Chinois vers le Tibet et au rétablissement des droits humains fondamentaux et des libertés démocratiques. Conformément à ce plan, la solution au problème tibétain était envisagée dans une version de compromis du statut. Tibétain autonomie. Le plan a été présenté comme un programme visant à transformer l'ensemble du territoire du Tibet en une zone de paix, à retirer les troupes chinoises et à débarrasser le pays des armes nucléaires. mettre fin à l'utilisation du Tibet par la Chine comme site de production et d'élimination d'armes nucléaires déchet radioactif. Le plan comprenait restauration et protection de l'environnement : création d'une réserve naturelle unique - le plus grand parc de biosphère et « laboratoire » de pratique spirituelle, ainsi que transformation du Tibet en un refuge pour toutes les organisations, qui plaident pour la promotion de la paix et la protection de toutes les formes de vie.
Le 15 juin 1988, à Strasbourg, Sa Sainteté a présenté une version élargie du « Plan en cinq points », proposant un gouvernement autonome démocratique au Tibet « en coopération avec la République populaire de Chine ».
Le 2 septembre 1991, le gouvernement tibétain en exil déclare invalide la proposition de Strasbourg en raison de la proximité et de l'attitude négative des dirigeants chinois à l'égard des propositions avancées à Strasbourg.
Le 9 octobre 1991, s'exprimant à l'Université de Yale aux États-Unis, Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama a déclaré qu'il aimerait se rendre au Tibet pour évaluer personnellement la situation politique actuelle. "Je suis très préoccupé", a-t-il déclaré, "que cette situation explosive puisse conduire à des explosions de violence. Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher cela. ... Ma visite serait une nouvelle opportunité de parvenir à une compréhension et de créer un climat de paix". base pour développer des solutions par le biais de négociations.

Sa Sainteté le Dalaï Lama à Tachkent, 1982.

Depuis 1967, Sa Sainteté le Dalaï Lama a entrepris une série de voyages dans des pays situés sur les cinq continents de la Terre, visitant 46 pays à travers le monde. Sa Sainteté s'est rendue trois fois en URSS - en 1979, 1982 et 1986, et malgré tout, il continue de venir en Russie. Ainsi, en 1991 et 1992, il a visité les républiques bouddhistes traditionnelles : la Bouriatie et l'Okrug autonome d'Agin, Touva et la Kalmoukie, et en 1994, il s'est de nouveau rendu à Moscou. En 1996, alors qu'il se rendait en Mongolie, Sa Sainteté le Dalaï Lama s'est de nouveau rendu à Moscou et en novembre 2004, après une interruption de dix ans, Sa Sainteté a effectué une courte visite pastorale en République bouddhiste de Kalmoukie.
Le grand rôle de Sa Sainteté le Dalaï Lama a été de prôner une approche non sectaire des enseignements et des traditions bouddhistes, tant dans la société tibétaine elle-même que dans le monde occidental. En transmettant les pratiques et les enseignements des quatre écoles du bouddhisme tibétain et en soulignant constamment leur valeur égale et leur unité fondamentale, Sa Sainteté le Dalaï Lama s'impose comme l'un des principaux dirigeants bouddhistes du monde entier.
En 1973, Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV a rencontré Sa Sainteté le Pape Paul VI au Vatican. Lors d'une conférence de presse à Rome en 1980, il exprime l'espoir d'une rencontre avec Jean-Paul II : "Nous vivons dans une période de crise colossale, dans une période d'événements qui ébranlent le monde. Il est impossible de trouver la tranquillité d'esprit si il n'y a aucune garantie de sécurité et d'harmonie dans les relations entre les peuples. C'est pourquoi, avec foi et espérance, j'attends avec impatience de rencontrer le Saint-Père pour échanger des idées et des sentiments et écouter son jugement sur la manière dont nous pouvons ouvrir la porte à la paix et la tranquillité dans les relations entre les peuples. » La première rencontre de Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama avec Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II a eu lieu au Vatican en 1980, les réunions suivantes ayant eu lieu en 1982, 1990, 1996 et 1999.

Rencontre du Dalaï Lama avec le Pape Jean-Paul II.

En 1981, Sa Sainteté s'est entretenue avec l'évêque Robert Runcie de Cantorbéry et d'autres dirigeants de l'Église anglicane de Londres. Il a également rencontré des dirigeants des églises islamique, catholique romaine et juive et a pris la parole au Congrès des religions du monde, où un service interconfessionnel a eu lieu en son honneur.
"Je crois toujours", a-t-il déclaré, "qu'il vaut bien mieux avoir une grande variété de religions, une grande variété de philosophies, qu'une seule religion ou philosophie. Cela est nécessaire en raison du fait que les gens ont des tendances mentales différentes. Chaque religion a ses propres idées et méthodes. En les étudiant, nous enrichirons notre propre foi.
Sa Sainteté justifie sa vision de l'amour comme principe unificateur de toutes les religions dans presque tous les sermons religieux, conférences profanes et discours. Ses ouvrages abordent spécifiquement ce thème : « La compassion et l'individu », « Dimensions de la spiritualité » (Dimensions du monde spirituel).
L’exemple de la personnalité unique de ce moine-penseur-homme politique était important pour les professionnels de la politique mondiale. Des ouvrages du Dalaï Lama tels que : « La place de l'éthique et de la moralité dans la politique » ; "Contribution spirituelle au progrès social" (Contribution de la spiritualité au progrès social) ; « La compassion dans la politique mondiale » et « La communauté mondiale et la nécessité d'une responsabilité universelle » ont été très acclamés dans le monde entier.
Depuis 1973, date à laquelle Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama s'est rendu pour la première fois dans les pays occidentaux, de nombreux instituts et universités étrangers lui ont décerné des prix et des diplômes honorifiques en reconnaissance de ses brillants travaux sur la philosophie bouddhiste et de la promotion active du dialogue interreligieux, de la résolution des conflits internationaux et des questions liées. à la violation des droits de l'homme et à la pollution de l'environnement.
En remettant à Sa Sainteté le prix Raoul Wallenberg du Caucus des droits de l'homme du Congrès américain, le membre du Congrès Tom Lantos a déclaré : « Le combat courageux de Sa Sainteté le Dalaï Lama démontre qu'il est un leader de premier plan dans la lutte pour les droits de l'homme et la paix mondiale. La quête visant à mettre fin aux souffrances du peuple tibétain par le biais de négociations pacifiques et de réconciliation nécessite un courage et des sacrifices considérables. »
Parmi les nombreux prix et distinctions décernés à Sa Sainteté pour ses services en faveur de la paix et des droits de l'homme figurent le prix philippin Magsaysay (connu sous le nom de prix Nobel d'Asie) ; Prix Humanitaire Albert Schweitzer (New York, États-Unis) ; Prix Dr Léopold Lucas (Allemagne) ; « Prix Mémoire » (Fondation Daniel Mitterrand, France) ; « Prix du leadership en matière de maintien de la paix » (Nuclear Age Foundation, États-Unis) ; Prix Paix et Unification (Conférence Nationale pour la Paix, New Delhi, Inde) et Premier Prix de la Fondation Sartorius (Allemagne).
Le travail humanitaire de Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV, largement reconnu dans le monde, s'est traduit par l'attribution du prix Nobel de la paix en 1989. La décision du Comité Nobel norvégien d'attribuer le Prix de la Paix à Sa Sainteté le Dalaï Lama a été saluée par l'ensemble de la communauté mondiale (à l'exception de la Chine). Le comité a souligné que « Le Dalaï Lama, dans sa lutte pour la libération du Tibet, s'est fermement opposé au recours à la violence. Il appelle à une solution pacifique basée sur la tolérance et le respect mutuel afin de préserver l'héritage historique et culturel de son peuple. ".

Décerner à Sa Sainteté le Dalaï Lama le 14ème Prix Nobel de la Paix pour
proclamation d'une lutte non-violente pour la liberté du Tibet. 10 décembre 1989.

Le 10 décembre 1989, Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama a accepté le prix Nobel au nom de tous ceux qui sont persécutés, de tous ceux qui luttent pour la liberté et œuvrent pour la paix mondiale, et au nom du peuple tibétain. "Cette récompense", a déclaré Sa Sainteté, "réaffirme notre conviction que grâce aux armes de la vérité, du courage et de la détermination, le Tibet parviendra à la libération. Notre lutte doit être non violente et exempte de haine".
Sa Sainteté a également adressé des mots d'encouragement au mouvement démocratique dirigé par les étudiants en Chine : "En juin de cette année, le mouvement pour la démocratie populaire en Chine a été brutalement réprimé. Mais je ne pense pas que les manifestations de protestation n'aient pas porté leurs fruits, car le L'esprit de liberté a une fois de plus fait irruption dans le cœur du peuple chinois, et « la Chine ne pourra pas résister à cet esprit de liberté qui envahit aujourd'hui de nombreuses régions du monde. Les étudiants courageux et leurs partisans ont montré aux dirigeants chinois et au monde entier le visage du véritable humanisme inhérent à cette grande nation. »
Sa Sainteté le Dalaï Lama exprime sa philosophie de vie lors de rencontres avec des personnalités politiques, publiques et religieuses, ainsi que dans de nombreuses conférences publiques tenues dans différents pays du monde et dans des publications ouvertes. La publication la plus populaire au monde est l'article de Sa Sainteté le Dalaï Lama « Une approche humaine de la paix mondiale », qui représente le credo de sa vision du monde.
Des ouvrages spéciaux de Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV sur la question de l'écologie, on connaît les suivants : « Arbre de vie. Bouddhisme et protection de la nature. Avec une déclaration sur l'éthique environnementale de Sa Sainteté le Dalaï Lama (Arbre de vie. Bouddhisme et protection de la nature. Avec la Déclaration de Sa Sainteté sur l'éthique environnementale); "Sa Sainteté le XIV Dalaï Lama sur l'environnement", - en traduction russe: Sa Sainteté le XIV Dalaï Lama. La vie sur Terre: Conférences et articles sur le problème de l’écologie. Collection. M., 1996.
En plus de nombreuses conférences et ouvrages sur la philosophie et la psychologie bouddhistes proprement dites, qui revêtent une importance unique pour le monde occidental moderne intéressé à connaître l'ancienne culture bouddhiste, Sa Sainteté joue un rôle important dans le processus d'étude mutuelle et d'enrichissement du bouddhisme. et la science moderne. Il est l'initiateur et un participant indispensable à l'organisation régulière de conférences scientifiques, organisées comme un dialogue entre la tradition tibétaine et la science moderne dans divers domaines de la connaissance. Sa Sainteté a exposé sa compréhension des principes de la relation entre science et spiritualité dans l'article : « Points de rencontre dans la science et la spiritualité ».
Sa Sainteté dit souvent : « Je ne suis qu’un simple moine bouddhiste, ni plus ni moins. » Il mène la vie d'un moine bouddhiste. À Dharamsala, il se réveille à 4 heures du matin, médite, dit des prières et maintient un calendrier rigoureux de réunions officielles, d'audiences, de pratiques religieuses et de cérémonies. Il termine chaque journée par la prière. Lorsqu'on lui demande la source de son inspiration, il cite souvent son quatrain préféré tiré de l'œuvre du célèbre saint bouddhiste Shantideva :

Tant que l'espace dure,
Tant que les vivants vivront,
Puis-je rester en paix aussi
Dissipe les ténèbres de la souffrance.

Les ouvrages suivants de Sa Sainteté le Dalaï Lama XIV ont été publiés en russe :

Bouddhisme du Tibet. Nartang, 1991.
Liberté en exil. Nartang, 1992.
Gentillesse, clarté et intuition. M., 1993.
La politique de la gentillesse. // "Le chemin vers soi." 1995. N3.
Compassion et responsabilité universelle. M. : Nartang, « Clear Light » et Centre pour la culture et l'information tibétaines, 1995.
Le chemin du bonheur. Un guide pratique des étapes de la méditation. // Chemin vers vous-même. 1995. N5, N6.
Mon Tibet. / Éd. Le chemin vers soi. 1995.
Le monde du bouddhisme tibétain. Nartang, 1996.
Le pouvoir de la compassion. // "Le chemin vers soi" . 1996. N4, N5.
Harmonie des mondes. Saint-Pétersbourg : « Clear Light », 1996.
La vie sur Terre. Conférences et articles sur les questions environnementales. / Centre de culture et d'information tibétaines. M., 1996.

En 1909, le 13ème Dalaï Lama, alors qu'il effectuait un pèlerinage vers les lieux saints, visita le village de Taktser. Il a souligné la beauté de cet endroit et a déclaré qu'il aimerait y revenir. En 1937, après la mort du 13ème Dalaï Lama, un groupe spécial de lamas arriva dans le village de Taktser, à la recherche de sa nouvelle incarnation. Après des tests appropriés, Lhamo Dhondrup, deux ans, a été reconnu comme la réincarnation de son prédécesseur.

Les Dalaï Lamas sont des incarnations sur terre de Chenrezig, le Bouddha de la Compassion ; ils sont nés ici pour servir les gens. Reconnu par le Dalaï Lama, Lhamo Dhondrub a reçu un nouveau nom : Jetsun Jampel Ngawang Yeshe Tenzin Gyatso. Les traductions possibles de ces nombreuses épithètes incluent : « Saint », « Tendre gloire », « Grandement miséricordieux », « Défenseur de la foi », « Océan de sagesse ».

Les Tibétains l'appellent généralement Yeshe Norbu – « Joyau qui accomplit tout » ou simplement Kundun – « Présence ».

Intronisation. 1940

Dalaï Lama XIII

Le Dalaï Lama a été intronisé le 22 février 1940 à Lhassa, la capitale du Tibet. Après l’invasion du Tibet par les communistes chinois en 1949-1950, il a passé neuf ans à tenter de coexister pacifiquement avec les autorités chinoises. Incapable d'obtenir le soutien de Pékin, il fut contraint de quitter Lhassa dans la nuit du 17 mars 1959 pour trouver refuge en Inde.

Dalaï Lama avec une équipe de recherche

Jeune Dalaï Lama.
Photo tirée du livre de Spencer Chapman "Le monde du Dalaï Lama"

Éducation

Le Dalaï Lama a étudié selon le système tibétain traditionnel, il avait deux mentors officiels - Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché. Le programme comprenait les « cinq sciences majeures » (logique, art et culture tibétains, sanskrit, médecine, philosophie bouddhiste) et les « cinq sciences mineures » (poésie, musique et arts dramatiques, astrologie et littérature).

Les examens finaux ont eu lieu au temple principal de Lhassa lors du festival annuel de prière Monlam à l'hiver 1959. Elles se sont déroulées en présence de 20 000 moines érudits.

Le Dalaï Lama avec ses mentors, Ling Rimpoche et Trijang Rimpoche

Leadership du pays

Le 17 novembre 1950, suite à l'entrée de l'Armée populaire de libération chinoise au Tibet, Sa Sainteté, qui n'avait alors que 16 ans, fut contraint d'assumer les pouvoirs politiques, devenant chef de l'État et du gouvernement.

En 1954, il se rend à Pékin pour mener des pourparlers de paix avec Mao Tsé-toung et d'autres dirigeants chinois, dont Zhou En-lai et Deng Xiao-ping. En 1956, alors qu'il visitait l'Inde dans le cadre des célébrations du 2500e anniversaire de la naissance de Bouddha, il tint une série de réunions avec le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru et le Premier ministre chinois Zhou En-lai pour discuter de l'aggravation de la situation au Tibet.

Le soulèvement populaire tibétain a été brutalement réprimé par l’armée chinoise. Sa Sainteté a quitté le Tibet et a obtenu l'asile politique en Inde. Environ 80 000 Tibétains le suivirent en exil. Depuis 1960, le Dalaï Lama vit dans la ville indienne de Dharamsala, surnommée la « petite Lhassa ». Le siège du gouvernement tibétain en exil s'y trouve.

Le Dalaï Lama et son jeune frère sont en route pour l'exil. Mars 1959

Sa Sainteté rencontre les premiers enfants réfugiés tibétains à Dharamsala.

Début des années soixante

Discours devant les premiers réfugiés tibétains des colonies du sud.

Début des années soixante.

À cette fin, des colonies de réfugiés tibétains ont été fondées et l'agriculture est devenue la principale activité. Le développement économique et la création d'un système éducatif ont contribué à l'éducation d'une nouvelle génération d'enfants tibétains possédant une excellente connaissance de leur langue, de leur histoire, de leur religion et de leur culture. En 1959, l'Institut tibétain des arts dramatiques (TIPA) a été créé, ainsi que l'Institut central des études tibétaines supérieures, un établissement d'enseignement supérieur pour les Tibétains vivant en Inde.

Afin de préserver la vaste collection d'enseignements du bouddhisme tibétain, fondement du mode de vie tibétain, plus de 200 monastères ont été rétablis en exil.

Sa Sainteté a constamment souligné la nécessité d'une démocratisation de l'administration tibétaine et a déclaré à plusieurs reprises qu'une fois la question tibétaine résolue, il n'exercerait aucune fonction politique.

Lors du Congrès américain des droits de l’homme de 1987, le Dalaï Lama a présenté un « Plan de paix en cinq points » comme première étape vers la création d’une zone de paix au Tibet. Le plan appelait à la fin de la réinstallation massive du peuple chinois au Tibet, au rétablissement des droits de l'homme fondamentaux et des libertés démocratiques, à la fin de l'utilisation par la Chine du territoire tibétain comme site de production d'armes nucléaires et d'élimination des déchets nucléaires, et au début de la des négociations sérieuses sur l'avenir du Tibet.

Le 15 juin 1988, à Strasbourg, il présenta une version élargie du Plan en cinq points, proposant un gouvernement autonome démocratique au Tibet « en coopération avec la République populaire de Chine ».

Le 2 septembre 1991, le gouvernement tibétain en exil déclare invalide la proposition de Strasbourg en raison de la proximité et de l'attitude négative des dirigeants chinois à l'égard des propositions avancées à Strasbourg.

Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher cela... Ma visite serait une nouvelle opportunité de parvenir à une compréhension et de jeter les bases d'une solution négociée.»

Contacts avec l'Est et l'Ouest

En 1994, il s'est de nouveau rendu à Moscou et en 1996, il s'est rendu à Moscou en route vers la Mongolie. En novembre 2004, après une interruption de dix ans, Sa Sainteté est arrivé pour une courte visite pastorale en République bouddhiste de Kalmoukie.

Sa Sainteté le Dalaï Lama à Tachkent, 1982

Dialogue interreligieux

C'est pourquoi, avec foi et espérance, j'attends avec impatience de rencontrer le Saint-Père pour échanger des idées et des sentiments et écouter son jugement sur la manière dont nous pouvons ouvrir la porte à la paix et à la tranquillité dans les relations entre les peuples.

Il a également rencontré des dirigeants des églises islamique, catholique romaine et juive et a pris la parole au Congrès des religions du monde, où un service interconfessionnel a eu lieu en son honneur.

« Je crois toujours », a-t-il déclaré, « qu’il vaut bien mieux avoir une grande variété de religions, une grande variété de philosophies, qu’une seule religion ou philosophie. Cela est nécessaire car les gens ont des inclinations mentales différentes. Chaque religion a ses propres idées et méthodes. En les étudiant, nous enrichirons notre propre foi.

Rencontre du Dalaï Lama avec le Pape.

Reconnaissance et récompenses

Depuis 1973, date à laquelle Sa Sainteté s'est rendu pour la première fois dans les pays occidentaux, de nombreux instituts et universités étrangers lui ont décerné des prix et des diplômes honorifiques en reconnaissance de ses brillants travaux sur la philosophie bouddhiste et la promotion active du dialogue interreligieux, de la résolution des conflits internationaux et des questions liées aux violations des droits de l'homme. et la pollution de l'environnement.

Son désir inépuisable de mettre fin aux souffrances du peuple tibétain par des négociations pacifiques et une politique de réconciliation exige un courage et des sacrifices considérables.

Parmi les nombreux prix et distinctions décernés à Sa Sainteté pour ses services en faveur de la paix et des droits de l'homme figurent le prix philippin Magsaysay (connu sous le nom de prix Nobel d'Asie) ; Prix Humanitaire Albert Schweitzer (New York, États-Unis) ; Prix Dr Léopold Lucas (Allemagne) ; « Prix Mémoire » (Fondation Daniel Mitterrand, France) ; « Prix du leadership en matière de maintien de la paix » (Nuclear Age Foundation, États-Unis) ; Prix de la paix et de l'unification (Conférence nationale pour la paix, New Delhi, Inde) et Premier prix de la Fondation Sartorius (Allemagne).

prix Nobel de la paix

"Il appelle à une solution pacifique basée sur la tolérance et le respect mutuel pour préserver le patrimoine historique et culturel de son peuple."

En 1989, Sa Sainteté a reçu le prix Nobel de la paix

Pour la proclamation d'une lutte non-violente pour la liberté du Tibet

Le 10 décembre 1989, Sa Sainteté le Dalaï Lama a accepté le prix Nobel au nom de tous ceux qui sont persécutés, de tous ceux qui luttent pour la liberté et œuvrent pour la paix mondiale, ainsi qu'au nom du peuple tibétain. « Cette récompense », a déclaré Sa Sainteté, « confirme notre conviction que grâce à la vérité, au courage et à la détermination, le Tibet parviendra à la libération.

Notre lutte doit être non violente et exempte de haine.

Sa Sainteté a également adressé des mots d'encouragement au mouvement démocratique étudiant en Chine : « En juin de cette année, le mouvement démocratique populaire en Chine a été brutalement réprimé. Mais je ne pense pas que les manifestations de protestation n'aient pas porté leurs fruits, car l'esprit de liberté a de nouveau fait irruption dans le cœur du peuple chinois, et la Chine ne pourra pas résister à cet esprit de liberté qui envahit de nombreuses régions du monde. monde aujourd'hui.

Les étudiants courageux et leurs partisans ont montré aux dirigeants chinois et au monde entier le visage du véritable humanisme inhérent à cette grande nation.

Moine bouddhiste simple

Il termine chaque journée par la prière. Lorsqu'on lui demande la source de son inspiration, il cite souvent son quatrain préféré tiré de l'œuvre du célèbre saint bouddhiste Shantideva :

Tant que l'espace dure,
Tant que les vivants vivront,
Puis-je rester en paix aussi
Dissipe les ténèbres de la souffrance.

Le 14e Dalaï Lama, Agwan Lobsan Tenzin Gyatso, est né le 6 juillet 1935 dans le petit village de Taktser au nord-est du Tibet et a reçu le nom de Lhamo Dhondrub. Le lieu de naissance du futur Dalaï Lama1) est situé sur une colline au-dessus d’une large vallée dans la province tibétaine de l’Amdo, au nord-est du pays. Bien que le village soit considéré comme pauvre, sa famille appartenait à la catégorie des agriculteurs moyennement aisés.

Ses parents étaient Choikyon Tsering (père) et Sonam Tsomo (mère), son nom a ensuite été changé en Diki Tsering 2). Lhamo Dhondrub était le cinquième des neuf enfants de la famille. L'aîné des enfants était Tsering Drolma, Lhamo Dhondrub avait dix-huit ans de moins qu'elle. Le frère aîné, Thupten Zhigmed Norbu, fut plus tard reconnu comme la réincarnation du grand lama Taktser Rinpoché.

Cependant, malgré le fait que la famille du futur Dalaï Lama ne vivait pas dans la pauvreté, dans son autobiographie « Ma terre et mon peuple », il écrit :

"Si j'étais né dans une riche famille aristocratique, je ne serais pas capable de comprendre les sentiments et les aspirations des Tibétains les plus pauvres. Mais grâce à mon parcours simple, je peux les comprendre, prévoir leurs pensées, et c'est pourquoi j'ai tellement de compassion pour eux, et j'ai toujours essayé de tout faire pour leur faciliter le sort."

En 1909, le précédent Dalaï Lama, le XIII, visita le village de Taktser lors d'un pèlerinage vers les lieux saints. Il a souligné la beauté de cet endroit et a déclaré qu'il aimerait y revenir. En 1937, après sa mort, un groupe spécial de lamas arriva dans le village de Taktser à la recherche d'une nouvelle incarnation 3). Après des tests traditionnels, Lhamo Dhondrup, deux ans, a été reconnu comme la réincarnation de son prédécesseur.

Lhamo Dhondrup, identifié comme le Dalaï Lama, a reçu un nouveau nom - Zhetsun Zhampel Ngagwang Yeshe Tenzin Gyatso 4).

La province de l’Amdo, où se trouvait le village de Taktser, était sous contrôle chinois. Ainsi, pour que Lhamo Dhondrub puisse se rendre à Lhassa, sa future résidence, de longues négociations ont été nécessaires entre le gouvernement tibétain et l'administration locale. Finalement, en octobre 1939, il quitta son pays natal et le 22 février 1940, il fut intronisé dans la capitale du Tibet.

De six ans à vingt-cinq ans, le Dalaï Lama suit une formation traditionnelle tibétaine. Le programme comprend généralement les « cinq grandes sciences » – la logique, l’art et la culture tibétains, le sanskrit, la médecine, la philosophie bouddhiste – et les « cinq petites » – la poésie, la musique, le théâtre, l’astrologie et la littérature.

La tradition implique des examens préliminaires que le Dalaï Lama a réussis à l'âge de vingt-quatre ans dans les trois principales universités monastiques du Tibet : Drepung, Sera et Ganden. Enfin, lors du festival de prière annuel de Monlam à l'hiver 1959, Tenzin Gyatso, en présence de 20 000 moines érudits, passa ses examens finaux et reçut le plus haut diplôme universitaire de Guéshé Lharamba (docteur en philosophie bouddhiste).

Dans le même temps, alors qu'il était encore en train d'étudier, le Dalaï Lama, qui n'avait alors que 15 ans, à la demande d'une session d'urgence de l'Assemblée nationale du Tibet, assuma les pouvoirs politiques, dirigeant le gouvernement et l'État. . La raison en était l’entrée au Tibet de l’Armée populaire de libération chinoise le 17 novembre 1950.

Après l’invasion du Tibet par les communistes chinois, le Dalaï Lama a passé neuf ans à tenter de résoudre la situation de manière pacifique par le biais de négociations avec les autorités chinoises. Ainsi, en 1954, il s'est rendu à Pékin pour mener des négociations de paix avec les dirigeants chinois - Mao Zedong, Zhou Enlai et Deng Xiaoping. En 1956, alors qu'il visitait l'Inde pour célébrer le 2 500e anniversaire de la naissance de Bouddha, le 14e Dalaï Lama rencontra le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru et le Premier ministre chinois Zhou Enlai. Le thème de la réunion était de discuter de la détérioration de la situation au Tibet.

Cependant, les efforts du 14e Dalaï Lama pour résoudre pacifiquement le conflit sino-tibétain ont échoué en raison de la politique dure de Pékin dans l'est du Tibet, qui a conduit à des troubles populaires. Le mouvement de résistance s’est rapidement étendu à d’autres régions du Tibet. Le 10 mars 1959, un soulèvement populaire de très grande ampleur éclate à Lhassa, la capitale du Tibet. La principale revendication des Tibétains était la libération complète de leur pays et la déclaration d'indépendance. Cependant, le soulèvement, comme on dit, a été noyé dans le sang - il a été brutalement réprimé par l'armée chinoise. Le Dalaï Lama a fui Lhassa dans la nuit du 17 mars 19595). Environ cent mille Tibétains le suivirent en exil. Depuis lors, le 10 mars est une date de deuil dans le calendrier tibétain, et ce jour-là, les Tibétains et leurs amis du monde entier organisent des soirées commémoratives.

Ayant obtenu l'asile politique en Inde, le Dalaï Lama vit depuis 1960 dans la ville indienne de Dharamsala (Himachal Pradesh), aujourd'hui appelée « la petite Lhassa ». Le siège du gouvernement tibétain en exil s'y trouve.

Au cours des premières années de sa vie en exil, le Dalaï Lama a fait appel à plusieurs reprises à l'ONU, demandant de l'aide pour résoudre la question tibétaine. Grâce à son activisme politique, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté trois résolutions (en 1959, 1961 et 1965) appelant la Chine à respecter les droits de l'homme au Tibet et le désir d'autodétermination du peuple tibétain.

Un nouveau gouvernement tibétain est formé en exil. Le 14e Dalaï Lama, qui le dirigeait, s'est tout d'abord fixé pour tâche de survivre aux Tibétains et de sauver leur culture. À cette fin, des colonies ont été fondées pour les réfugiés dont la principale activité était l'agriculture. Grâce à un développement économique réussi et à la mise en place d'un système éducatif, les nouvelles générations d'enfants tibétains grandissant en exil connaissent bien leur langue, leur histoire, leur religion et leur culture. En 1959, l'Institut tibétain des arts dramatiques (TIPA) et l'Institut central des hautes études tibétaines, un établissement d'enseignement supérieur pour les Tibétains vivant en Inde, ont été créés. Afin de préserver la vaste collection d'enseignements du bouddhisme tibétain - la base du mode de vie tibétain - plus de 200 monastères ont été recréés en exil.

En 1963, le Dalaï Lama a proclamé une constitution démocratique basée sur les principes du bouddhisme ainsi que sur la Déclaration universelle des droits de l'homme. La Constitution, telle que conçue par ses créateurs, est un modèle pour l’avenir d’un Tibet libre. Aujourd'hui, le parlement tibétain, le Kashag, est formé par le biais d'élections. Le Dalaï Lama, dans ses discours, souligne constamment la nécessité de réformes démocratiques dans l'administration tibétaine, déclarant qu'une fois la question tibétaine résolue, il n'exercera aucune fonction politique. 6)

Le 21 septembre 1987, au Congrès américain des droits de l'homme, le Dalaï Lama a présenté le « Plan de paix en cinq points » 7) comme première étape vers la création d'une zone de paix au Tibet.

En réponse, les dirigeants chinois ont lancé une campagne visant à diffamer le 14e Dalaï Lama et l'ont accusé d'élargir le fossé entre les peuples chinois et tibétain. Des Tibétains indignés ont organisé une grande manifestation à Lhassa le 27 septembre. Afin d'éviter une nouvelle détérioration des relations, le 17 décembre de la même année, l'administration tibétaine a envoyé un mémorandum au gouvernement chinois expliquant les idées et les efforts du 14e Dalaï Lama pour résoudre le problème du Tibet.

Le 15 juin 1988, à Strasbourg, le Dalaï Lama a proposé une version élargie du « Plan en cinq points », impliquant l'autonomie démocratique du Tibet « en coopération avec la République populaire de Chine ». Il a déclaré qu'il était prêt à abandonner l'idée de l'indépendance du Tibet et qu'il aimerait le voir comme une entité politique unique, dont la politique étrangère et la défense seraient prises en charge par la Chine.

Cependant, le 2 septembre 1991, le gouvernement tibétain en exil a déclaré invalide la proposition de Strasbourg en raison de la proximité et de l'attitude négative des dirigeants chinois à l'égard des propositions avancées à Strasbourg.

Le 9 octobre 1991, dans un discours prononcé à l'Université de Yale aux États-Unis, le 14e Dalaï Lama a exprimé son désir de se rendre au Tibet et d'évaluer personnellement la situation politique actuelle. "Je suis très préoccupé par le fait que cette situation explosive puisse conduire à une explosion de violence. Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher cela. ... Ma visite serait une nouvelle occasion de parvenir à une entente et de jeter les bases d'une solution négociée. ".

Depuis 1967, le 14e Dalaï Lama ne cesse de voyager à travers le monde, ayant visité actuellement une cinquantaine de pays. Il s'est notamment déjà rendu sept fois en Russie : trois fois pendant la période soviétique - en 1979, 1982 et 1986 ; Plus tard, en 1991 et 1992, il a visité les républiques bouddhistes : Bouriatie et Okrug autonome d'Agin, Touva et Kalmoukie. En 1994, il s'est de nouveau rendu à Moscou et a même pris la parole à la Douma d'État, et en 1996, il s'est rendu à Moscou alors qu'il se rendait en Mongolie. Cependant, en raison du renforcement du partenariat russo-chinois de 2001 à 2004, la Russie lui a refusé un visa d'entrée. En novembre 2004, après une interruption de dix ans, le Dalaï Lama a été autorisé à se rendre en Kalmoukie pour une courte visite pastorale. Depuis lors, les refus de visa se sont poursuivis.

Tout en étant actif politiquement, le Dalaï Lama ne perd pas de vue le dialogue interreligieux. Il a rencontré le pape Paul VI au Vatican en 1973, et en 1980, 1982, 1990, 1996 et 1999 le pape Jean-Paul II.

En 1981, le leader du peuple tibétain s'est entretenu avec l'évêque de Canterbury, Robert Runcie, et avec d'autres dirigeants de l'Église anglicane de Londres. En outre, au fil des années, des réunions ont eu lieu avec des représentants de l'islam et du judaïsme. Suite à son discours au Congrès des religions du monde, un service interconfessionnel a été organisé en son honneur.

En même temps, il prend une position claire à l’égard des missionnaires chrétiens dans les pays asiatiques. Ainsi, dans une interview accordée à la chaîne de télévision allemande ARD, il a déclaré :

"C'est une erreur de soustraire les gens à leur héritage culturel. Il est préférable et plus sûr de rester dans sa propre tradition. J'étais récemment en Mongolie (la même chose, j'ai entendu dire, se produit au Tibet) et j'ai rencontré des missionnaires chrétiens. Je leur ai dit " C'est un pays bouddhiste, pas un lieu de conversion. " Ici, en Occident, dans mes conférences, je dis toujours aux gens : vous avez une tradition judéo-chrétienne. Il vaut mieux y rester. "

Cependant, cette affirmation semble plus qu'ambiguë dans le contexte de la fascination massive pour l'Orient et de la conversion totale au bouddhisme de personnes qui ont grandi, d'une manière ou d'une autre, dans le cadre de cette culture très judéo-chrétienne. C’est d’ailleurs le bouddhisme tibétain, dans ses diverses variétés, qui est le plus populaire en Occident.

Son autre déclaration semble ambiguë en comparaison : "Je crois toujours qu'il est bien mieux d'avoir une grande variété de religions, une grande variété de philosophies, qu'une seule religion ou philosophie. Cela est nécessaire en raison du fait que les gens ont des mentalités différentes". inclinations "Chaque religion a ses propres idées et méthodes. En les étudiant, nous enrichirons notre propre foi." Pourquoi les Mongols et les Tibétains ne devraient-ils pas étudier les idées et les méthodes chrétiennes si les Européens et les Américains sont si disposés à étudier le bouddhisme ?

Depuis 1973, date à laquelle le 14e Dalaï Lama s'est rendu pour la première fois dans les pays occidentaux, il a régulièrement reçu des prix et des diplômes honorifiques en reconnaissance de son brillant travail sur la philosophie bouddhiste et de son plaidoyer actif en faveur du dialogue interreligieux, de la résolution des conflits internationaux, des droits de l'homme et des questions de pollution environnementale.

En voici quelques-uns : le prix Magsaysay des Philippines (connu sous le nom de « prix Nobel de l'Asie ») ; Prix Humanitaire Albert Schweitzer (New York, États-Unis) ; Prix Dr Léopold Lucas (Allemagne) ; « Prix Mémoire » (Fondation Daniel Mitterrand, France) ; « Prix du leadership en matière de maintien de la paix » (Nuclear Age Foundation, États-Unis) ; Prix de la paix et de l'unification (Conférence nationale pour la paix, New Delhi, Inde) ; Premier Prix de la Fondation Sartorius (Allemagne) ; Prix Raoul Wallenberg (Caucus des droits de l'homme du Congrès américain).

Le 10 décembre 1989, le 14e Dalaï Lama a reçu le prix Nobel de la paix, et ce, « au nom de tous ceux qui sont persécutés, de tous ceux qui luttent pour la liberté et œuvrent pour la paix mondiale, ainsi qu'au nom du peuple tibétain. ", a déclaré le Dalaï Lama, "réaffirme notre conviction qu'avec l'aide de la vérité, du courage et de la détermination, le Tibet parviendra à la libération. Notre lutte doit être non violente et exempte de haine."

La décision du Comité Nobel norvégien d'attribuer le Prix de la paix à Sa Sainteté le 14e Dalaï Lama a été saluée par l'ensemble de la communauté mondiale, à l'exception bien entendu de la Chine. Le comité a souligné que « Le Dalaï Lama, dans sa lutte pour la libération du Tibet, s'est fermement opposé au recours à la violence. Il appelle à une solution pacifique basée sur la tolérance et le respect mutuel afin de préserver l'héritage historique et culturel de son peuple. ".

Désormais, le 10 décembre fait partie des jours fériés du calendrier tibétain. Ce jour-là, des événements festifs ont lieu à Dharamsala, ainsi que dans les diasporas tibétaines du monde entier (et en Russie également). Ils comprennent généralement des discours de personnalités politiques et publiques, des rituels bouddhistes et le visionnage de films consacrés au problème tibétain.

Sa Sainteté a également envoyé des mots de soutien au mouvement démocratique dirigé par les étudiants en Chine : « En juin de cette année (1989), le mouvement pour la démocratie populaire en Chine a été brutalement réprimé (en référence aux événements sanglants de la place Tiananmen à Pékin, au cours desquels on pense que les organisations internationales de défense des droits de l'homme, de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'étudiants chinois - ndlr.) Mais je ne pense pas que les manifestations de protestation n'aient pas porté leurs fruits, car l'esprit de liberté a de nouveau fait irruption dans le cœur des Chinois. peuple, et la Chine ne pourra pas résister à cet esprit de liberté qui a balayé aujourd'hui de nombreuses régions du monde. Les étudiants courageux et leurs partisans ont montré aux dirigeants chinois et au monde entier le visage du véritable humanisme inhérent à ce grand nation."

Les activités pastorales du 14e Dalaï Lama sont bien connues. On peut seulement mentionner que malgré toutes ses activités politiques étendues et intenses, le 14e Dalaï Lama mène la vie d'un moine bouddhiste. À Dharamsala, il se réveille à 4 heures du matin, médite, dit des prières et maintient un programme rigoureux de réunions officielles, d'audiences, d'enseignements religieux et de cérémonies. Il termine chaque journée par la prière.

Le Dalaï Lama, outre ses activités politiques et sociales, est également l'auteur de nombreux livres sur le bouddhisme et le sort du peuple tibétain. Parmi eux figurent « Ma terre et mon peuple » (1962) ; « Bouddhisme du Tibet » (1991) ; « Liberté en exil » (1992) ; « L'éthique pour le nouveau millénaire » (2001) ; « Vivre avec compassion » (2004 ); « Cœur ouvert » (2004) ; "La tradition Gelug et Kagyu du Mahamudra" (2005) et autres.

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1) L’institution des Dalaï Lamas apparaît pour la première fois au Tibet à la fin du XIVe siècle. Le titre de « Dalaï Lama » lui-même a été reçu par le troisième d'une série de réincarnations, Sonam Gyatso, du tuméto-mongol Altan Khan. Invité à la cour de ce dernier en 1588, Sonam Gyatso donna au khan des instructions traditionnelles, après quoi il accepta le bouddhisme et récompensa généreusement Sonam Gyatso. D'Altan Khan, il reçut le titre de « Dalaï Lama ». En mongol, le mot « Dalaï » signifie « océan », indiquant l'étendue et la profondeur des connaissances du Dalaï Lama. Altan Khan, à son tour, reçut le titre de « Roi religieux, Brahma, héritier des dieux ». Il est curieux que le prochain, 4e Dalaï Lama, soit l'arrière-petit-fils d'Altan Khan. Les deux premiers Dalaï Lamas furent reconnus rétroactivement comme tels, comme les précédentes réincarnations de Sonam Gyatso. Le premier s’appelait Gendun Dubpa (1391-1474). Il fut l'élève de Tsongkhapa (le fondateur de l'école réformiste Gelugpa, devenue dominante au Tibet à la suite de l'accession au trône du Dalaï Lama) et fonda l'immense monastère de Tashilhunpo. Le deuxième Dalaï Lama, Gendun Gyatso, fonda le monastère de Choikorgyel près de Lhassa. Il y a un lac près du monastère, traditionnellement utilisé pour rechercher les réincarnations du Dalaï Lama. Le cinquième Dalaï Lama, Ngawang Lobsang Gyatso (1617-1682), avec l'aide du Mongol Khan Gushri, acquit le plein pouvoir politique et spirituel sur le pays en 1642. Désormais, les Dalaï Lamas sont les maîtres souverains du Tibet.

Selon la tradition bouddhiste, les Dalaï Lamas sont des incarnations sur terre d'Avalokiteshvara (Tib. Chenrezig), le Bodhisattva de la Compassion ; ils renaissent encore et encore pour servir les gens.

2) Il y a quelques années, les éditions Sofia ont publié le livre de Diki Tsering sur le Dalaï Lama, « Mon fils ».

3) La recherche d'une nouvelle réincarnation est une procédure complexe en plusieurs étapes. En règle générale, cela comprend, outre les prières et la lecture des sutras sacrés, la divination avec observation du lac sacré (voir ci-dessus). Au cours de l'observation, sur la base de signes compréhensibles uniquement par des prêtres expérimentés, la direction géographique la plus probable de l'apparition de la réincarnation est établie, ainsi que les signes les plus probables du zodiaque sous lesquels le garçon - le successeur du défunt - était né. Les lamas visitent également incognito les familles où se trouvent des garçons particulièrement remarquables et d'un âge approprié. Les candidats sélectionnés se voient proposer des objets parmi un ensemble d'objets ayant appartenu à l'incarnation précédente pour identification. Lorsqu'on a montré à Lhamo Dhondrup, deux ans, diverses reliques et jouets du précédent Dalaï Lama, il a déclaré : « C'est à moi, c'est à moi ! ».

Cependant, le 14e Dalaï Lama lui-même estime que toutes les incarnations des Dalaï Lamas n'étaient pas authentiques. Il est sûr qu'il est l'incarnation du 5ème Dalaï Lama, car étant enfant, il avait de nombreux rêves vifs associés à cette personne.

4) Quelques-unes des traductions possibles de ces épithètes : « Saint », « Tendre Gloire », « Grandement Miséricordieux », « Défenseur de la Foi », « Océan de Sagesse ». Les Tibétains l'appellent également Yeshe Norbu – « Joyau qui accomplit tout » ou simplement Kundun – « Présence ». En Occident, le Dalaï Lama est le plus souvent appelé « Sa Sainteté ».

5) La CIA a aidé à l'évasion du 14e Dalaï Lama. En outre, le gouvernement américain a apporté un soutien financier au gouvernement tibétain et à diverses initiatives au fil des ans. Ainsi, de 1956 à 1972, l’administration américaine a directement soutenu le mouvement rebelle tibétain et le 14e Dalaï Lama, dont le médiateur était son frère. Des documents déclassifiés du Département d'État américain ont révélé qu'en 1964, le Dalaï Lama avait reçu une subvention d'un montant de 180 000 dollars américains. Dans les années 1960, jusqu’à 1,7 million de dollars étaient alloués chaque année au soutien des forces armées tibétaines, dont le nombre dépassait les dix mille personnes en 1962.

Par la suite, après la normalisation des relations avec la RPC, le soutien américain au mouvement de libération tibétain a commencé à être fourni indirectement, par l'intermédiaire d'organisations pro-tibétaines : Campagne internationale pour le Tibet, Fonds de développement social et des ressources, Réseau d'information sur le Tibet, Institut du Tibet et autres.

Cependant, grâce à un soutien financier important, les États-Unis n’ont eu aucune influence politique sur la situation et ont laissé les événements se développer de manière incontrôlable. En raison de cette attitude, le mouvement de libération tibétain s’est effondré et les Américains ont reconnu la souveraineté chinoise sur le Tibet.

6) Ainsi, en 2001, le Dalaï Lama a annoncé que si le peuple tibétain élisait le pouvoir politique, l'institution des Dalaï Lamas risquait de perdre de sa pertinence. Il se contentera alors de prendre une semi-retraite et de laisser mourir avec lui l’institution des Dalaï Lamas. Cependant, en 2005, dans une interview accordée au Hindustan Times, le 14e Dalaï Lama a clarifié sa position : « Si je meurs dans les prochains mois ou avant notre retour au Tibet, alors un nouveau Dalaï Lama viendra. » Par « retour au Tibet », nous entendons, sinon l’indépendance du Tibet, du moins le statut d’autonomie au sein de la Chine. Le 14e Dalaï Lama a tenu sa promesse en démissionnant de son poste de chef du gouvernement tibétain en exil en 2002. Ce poste est désormais occupé par le Premier ministre Samdong Rinpoché.

7) « Plan de paix en cinq points » :

1) Transformation de tout le Tibet en une zone de paix ;
2) l'abandon par la Chine de la politique de transfert de population, qui menace l'existence même des Tibétains en tant que nation ;
3) Respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques des Tibétains ;
4) Restauration et protection de la nature du Tibet et refus de la Chine d’utiliser le territoire tibétain pour la production d’armes nucléaires et comme dépotoir de déchets nucléaires ;
5) Mener des négociations ouvertes sur le statut futur du Tibet et les relations entre les peuples tibétain et chinois.

Sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, est le chef spirituel du peuple tibétain. Il est né le 6 juillet 1935 dans une famille paysanne du petit village de Taktser au nord-est du Tibet et a reçu le nom de Lhamo Dhondrub.

En 1909, le 13ème Dalaï Lama, alors en pèlerinage vers les lieux saints, visita le village de Taktser. Il a souligné la beauté de cet endroit et a déclaré qu'il aimerait y revenir. En 1937, après la mort du 13ème Dalaï Lama, un groupe spécial de lamas arriva dans le village de Taktser, à la recherche de sa nouvelle incarnation. Après des tests appropriés, Lhamo Dhondrup, deux ans, a été reconnu comme la réincarnation de son prédécesseur.

Éducation

Le Dalaï Lama a commencé ses études à l'âge de six ans et les a terminées à l'âge de vingt-cinq ans, recevant le plus haut diplôme universitaire de Guéshé Lharamba (Docteur en philosophie bouddhiste). A vingt-quatre ans, il réussit les examens préliminaires des trois principales universités monastiques du Tibet : Drepung, Sera et Ganden. Les examens finaux ont eu lieu au temple principal de Lhassa lors du festival annuel de prière Monlam à l'hiver 1959. Elles se sont déroulées en présence de 20 000 moines érudits.

Leadership du pays

Ses efforts pour résoudre pacifiquement le conflit sino-tibétain ont été sapés par la politique dure de Pékin dans l'est du Tibet, qui a conduit à des troubles populaires. Le mouvement de résistance s’est rapidement étendu à d’autres régions du Tibet. Le 10 mars 1959, un soulèvement d’une ampleur sans précédent éclate dans la capitale du Tibet, Lhassa. Ses participants ont exigé que la Chine quitte le Tibet et ont affirmé l'indépendance de leur pays. Le soulèvement populaire tibétain a été brutalement réprimé par l’armée chinoise. Sa Sainteté a quitté le Tibet et a obtenu l'asile politique en Inde. Environ 80 000 Tibétains le suivirent en exil. Depuis 1960, le Dalaï Lama vit dans la ville indienne de Dharamsala, surnommée la « petite Lhassa ». Le siège du gouvernement tibétain en exil s'y trouve.

Au cours des premières années d'exil, Sa Sainteté a fait appel à plusieurs reprises aux Nations Unies pour qu'elles l'aident à résoudre la question tibétaine. En conséquence, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté trois résolutions (en 1959, 1961 et 1965) appelant la Chine à respecter les droits de l’homme au Tibet et le désir d’autodétermination du peuple tibétain. Ayant formé le nouveau gouvernement tibétain en exil, Sa Sainteté considérait la survie des Tibétains en exil et le salut de leur culture comme une priorité. À cette fin, des colonies de réfugiés tibétains ont été fondées et l'agriculture est devenue la principale activité. Le développement économique et la création d'un système éducatif ont contribué à l'éducation d'une nouvelle génération d'enfants tibétains possédant une excellente connaissance de leur langue, de leur histoire, de leur religion et de leur culture.

En 1959, l'Institut tibétain des arts dramatiques (TIPA) a été créé, ainsi que l'Institut central des études tibétaines supérieures, un établissement d'enseignement supérieur pour les Tibétains vivant en Inde. Afin de préserver la vaste collection d'enseignements du bouddhisme tibétain, fondement du mode de vie tibétain, plus de 200 monastères ont été rétablis en exil.

En 1963, Sa Sainteté a proclamé une constitution démocratique basée sur les principes bouddhistes et la Déclaration universelle des droits de l'homme comme modèle pour un futur Tibet libre. Aujourd'hui, le parlement tibétain est formé par le biais d'élections. Sa Sainteté a constamment souligné la nécessité d'une démocratisation de l'administration tibétaine et a déclaré à plusieurs reprises qu'une fois la question tibétaine résolue, il n'exercerait aucune fonction politique.

Le 9 octobre 1991, s'exprimant à l'Université de Yale aux États-Unis, Sa Sainteté a déclaré qu'il aimerait se rendre au Tibet pour évaluer personnellement la situation politique actuelle. « Je suis très inquiet », a-t-il déclaré, « que cette situation explosive puisse conduire à des explosions de violence. Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher cela. … Ma visite serait une nouvelle opportunité de parvenir à un accord et de jeter les bases d’une solution négociée.»

Contacts avec l'Est et l'Ouest

Depuis 1967, Sa Sainteté le Dalaï Lama a effectué de nombreux voyages sur les cinq continents et a visité 46 pays. Sa Sainteté s'est déjà rendue en Russie à sept reprises : trois fois pendant la période soviétique - en 1979, 1982 et 1986 ; Plus tard, en 1991 et 1992, il a visité les républiques bouddhistes traditionnelles : la Bouriatie et l'Okrug autonome d'Agin, Touva et Kalmoukie. En 1994, il s'est de nouveau rendu à Moscou et en 1996, il s'est rendu à Moscou en route vers la Mongolie. En novembre 2004, après une interruption de dix ans, Sa Sainteté est arrivé pour une courte visite pastorale en République bouddhiste de Kalmoukie.

Dialogue interreligieux

Sa Sainteté le Dalaï Lama a été rencontré par le pape Paul VI au Vatican en 1973. Lors d'une conférence de presse à Rome en 1980, il exprimait l'espoir d'une rencontre avec Jean-Paul II : « Nous vivons une période de crise colossale, une période d'événements qui ébranlent le monde. Il est impossible de trouver la tranquillité d’esprit sans garanties de sécurité et d’harmonie dans les relations entre les peuples. C'est pourquoi, avec foi et espérance, j'attends avec impatience de rencontrer le Saint-Père pour échanger des idées et des sentiments et écouter son jugement sur la manière dont nous pouvons ouvrir la porte à la paix et à la tranquillité dans les relations entre les peuples.

Le Dalaï Lama a rencontré le pape Jean-Paul II au Vatican en 1980, 1982, 1990, 1996 et 1999. En 1981, Sa Sainteté s'est entretenu avec l'évêque Robert Runcie de Canterbury et d'autres dirigeants de l'Église anglicane à Londres. Il a également rencontré des dirigeants des églises islamique, catholique romaine et juive et a pris la parole au Congrès des religions du monde, où un service interconfessionnel a eu lieu en son honneur.

Reconnaissance et récompenses

En remettant à Sa Sainteté le prix Raoul Wallenberg (Caucus des droits de l'homme), le membre du Congrès Tom Lantos a déclaré : « Le combat courageux de Sa Sainteté le Dalaï Lama démontre qu'il est un leader de premier plan dans la lutte pour les droits de l'homme et la paix mondiale. Son désir inépuisable de mettre fin aux souffrances du peuple tibétain par des négociations pacifiques et une politique de réconciliation exige un courage et des sacrifices considérables.

prix Nobel de la paix

La décision du Comité Nobel norvégien d'attribuer le Prix de la Paix à Sa Sainteté le Dalaï Lama a été saluée par l'ensemble de la communauté mondiale (à l'exception de la Chine). Le Comité a souligné que « Le Dalaï Lama, dans sa lutte pour la libération du Tibet, s'est fermement opposé au recours à la violence. "Il appelle à une solution pacifique basée sur la tolérance et le respect mutuel pour préserver le patrimoine historique et culturel de son peuple."

Moine bouddhiste simple

Sa Sainteté dit souvent : « Je ne suis qu’un simple moine bouddhiste, ni plus ni moins. » Il mène la vie d'un moine bouddhiste. À Dharamsala, il se réveille à 4 heures du matin, médite, dit des prières et maintient un programme rigoureux de réunions officielles, d'audiences, d'enseignements religieux et de cérémonies. Il termine chaque journée par la prière. Lorsqu'on lui demande la source de son inspiration, il cite souvent son quatrain préféré tiré de l'œuvre du célèbre saint bouddhiste Shantideva :

Tant que l'espace dure,
Tant que les vivants vivront,
Puis-je rester en paix aussi
Dissipe les ténèbres de la souffrance.

Dans notre monde, grâce à un énorme flux d'informations, presque tout le monde pouvait entendre parler du Dalaï Lama, de ses enseignements et de sa philosophie de vie. Qui est cet homme dont les déclarations sont citées dans le monde entier ?

Le XIVe Dalaï Lama (Ngagwang Lovzang Tenjing Gyamtsho) est le chef spirituel bouddhiste des peuples de Mongolie, du Tibet, de Kalmoukie, de Bouriatie et d'autres régions. Il a longtemps dirigé le gouvernement tibétain en exil. La vie du Dalaï Lama a été remplie d'épreuves et de difficultés difficiles.

Enfance et jeunesse

Le futur Dalaï Lama XIV est né en 1935 dans une famille de paysans pauvres d'une des provinces du nord-est du Tibet. Le prénom à la naissance était Lhamo Thondup. Plus tard, dans son autobiographie, il a écrit sur l'importance de ses origines simples pour comprendre les sentiments et les pensées des pauvres Tibétains. À l'âge de deux ans, Lhamo Thondup fut reconnu par les moines comme la réincarnation de son prédécesseur, le 13e Dalaï Lama, et à l'âge de quatre ans, lui et une grande caravane arrivèrent dans la capitale du Tibet, Lhassa.

La formation du Dalaï Lama aux disciplines monastiques a duré de six à vingt-cinq ans. Les examens brillamment réussis des savants moines ont permis au Dalaï Lama de recevoir le titre élevé de docteur en philosophie bouddhiste.

Règle du Tibet

L'intronisation du 14e Dalaï Lama a eu lieu en 1940 à Lhassa. À cette époque, le Tibet était un État indépendant. Mais déjà en 1949, le gouvernement chinois déclarait que le Tibet faisait partie de la République populaire de Chine et envoyait des troupes à l'est de l'État. Essayant de résister à l'occupation, le Dalaï Lama, âgé de quinze ans, devint en 1950 le chef de l'État et du gouvernement tibétains. Cela a déplu aux autorités chinoises. Après des affrontements militaires entre des Tibétains mal armés et l’armée chinoise, de longues négociations ont commencé. Le résultat fut la signature de l’accord sino-tibétain, selon lequel le Tibet devint partie intégrante de la Chine. Cependant, la résistance des Tibétains ne s’est pas arrêtée. Après la répression d’un soulèvement anti-chinois massif en 1959, le Dalaï Lama a fui le Tibet pour l’Inde. Et depuis, il dirige le gouvernement tibétain en exil.

Activités du Dalaï Lama

En Inde, le Dalaï Lama n'a pas arrêté ses activités pour redonner la liberté et l'indépendance au Tibet. Il a abordé cette question devant les Nations Unies et le Congrès américain afin d'attirer l'attention sur les problèmes des Tibétains. Grâce au travail actif du Dalaï Lama, la langue tibétaine a été préservée. Sur le territoire de l'Inde, tout un système d'enseignement de la langue et de la culture a été organisé pour les réfugiés du Tibet, et des instituts d'études tibétaines et d'arts tibétains ont été ouverts. Son projet visant à créer une « zone de paix » au Tibet a reçu des éloges bien mérités de la part de la société en 1989 : le 14e Dalaï Lama est devenu lauréat du prix Nobel de la paix. À ce jour, il a reçu plus de quatre-vingts prix, prix honorifiques et diplômes universitaires différents. Beaucoup de ses livres ont été publiés dans le monde entier.

Les enseignements du Dalaï Lama sont reconnus par de nombreux instituts et universités comme la base de solutions pacifiques aux conflits nationaux et internationaux et de résolution des problèmes liés aux droits de l'homme. Ses œuvres sont basées sur l'importance des valeurs humaines universelles et sur la capacité de parvenir à l'harmonie entre les personnes de confessions différentes. De nombreuses déclarations philosophiques du Dalaï Lama et ses instructions sur la vie ont été bien étudiées et sont souvent citées par les scientifiques philosophiques.

Avant le 14e Dalaï Lama, aucun de ses prédécesseurs ne voyageait hors du pays. Aujourd’hui, le leader bouddhiste est une figure d’importance internationale. Il voyage activement, rencontre de nombreux dirigeants politiques et scientifiques célèbres. Il s'exprime devant divers peuples et participe à des offices interconfessionnels. Ses voyages et rencontres sont planifiés plusieurs mois à l'avance. L'aide du Dalaï Lama au peuple tibétain dans la préservation de son identité, de sa religion et de sa culture se poursuit encore aujourd'hui.

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